Ancien golf: le ministère de l’Environnement confirme que la création d’un parc est possible sans décontamination
Communiqué - Pour diffusion immédiate
Rosemère, le 4 octobre 2021 - À la suite des révélations de La Presse selon lesquelles le site de l’ancien golf contient environ 45 044 m3 de sols contaminés, ou 90 088 tonnes métriques, et n’est pas conforme aux normes pour un éventuel lotissement résidentiel ou commercial, le regroupement citoyen Rosemère Vert a interpellé le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec (MELCC) et a obtenu la confirmation que la création d’un parc serait possible sans décontamination du site. À la lumière de la réponse du MELCC, Rosemère est plus convaincu que jamais qu’un parc est la solution d’avenir à privilégier pour ce site.
Selon le cabinet du MELCC, “Il n’y a pas d’exigence de décontamination si c’est pour un parc municipal, cependant s’il y a présence de jeux pour enfants oui. Un critère de qualité des sols « A-B » est exigé dans ce dernier cas.
Selon Frédéric Pitre, membre de Rosemère Vert, professeur au département des sciences biologiques à l’Université de Montréal et spécialiste de la contamination des sols, “la contamination et les risques potentiels pour la santé et l’environnement pourraient être préoccupants advenant une décontamination et un brassage des contaminants qui pourraient être relargués par voie aérienne ou par le ruissellement de l’eau. Il est évident que les niveaux de contaminants sur le site de l’ancien golf ne sont pas compatibles avec le changement de zonage souhaité par l’administration municipale et ne permettent donc pas la construction résidentielle ou commerciale. La meilleure option pour la santé publique est donc de maintenir le site en espace vert et d’éliminer le risque de dispersion des contaminants, en préservant la biodiversité et en fournissant un lieu de plein-air à la communauté”.
Arrêt du changement d’affectation du sol et modification de la réglementation provinciale
Rosemère Vert réitère sa demande auprès de la ville de Rosemère et la MRC de Thérèse-De Blainville d’arrêter immédiatement leurs démarches de changement d'affectation du sol pour l’ancien golf. Pour le regroupement citoyen, il est totalement illogique de vouloir changer 100% de l’affectation du site pour qu’elle devienne “résidentiel paysager” alors que le site n’est pas conforme aux normes pour un éventuel lotissement résidentiel ou commercial. De plus, un changement d’affectation du sol risquerait de nuire grandement à la création éventuelle d’un parc.
Rosemère Vert demande également au gouvernement du Québec de changer les activités visées à l’annexe III du Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains (RPRT) pour inclure les terrains de golf. Il serait ainsi obligatoire de faire une caractérisation des terrains pour déterminer s’il y a contamination et, le cas échéant, que des plans de réhabilitation soient présentés au MELCC.
Le cas de Rosemère n’est peut-être pas isolé. Cette situation pourrait se produire pour plusieurs autres terrains de golf sur lesquels des pesticides ont été utilisés pendant des décennies. À Rosemère, nous avons appris que le site est contaminé, mais combien d’autres terrains de golf ont vu des promoteurs y construire et vendre des habitations sans que personne ne sache s’il y avait de la contamination? Combien d’autres anciens terrains de golf contaminés risquent d’être convertis en développement résidentiel ou commercial sans que personne ne soit informé des niveaux de contamination présents?
Rosemère Vert rappelle que 11 groupes citoyens (dont 4 sur le territoire de la Montérégie) regroupés au sein de la Coalition des Terrains de golf en transition (CTGT), tentent de convaincre leur municipalité de l’importance de conserver les espaces verts des anciens golfs qui sont menacés de développement.
Selon la Communauté métropolitaine de Montréal, “dans le Grand Montréal, les 69 golfs actuellement en activité couvrent 5 903 hectares (environ 11 000 terrains de football américain), soit environ 1,5 % de la superficie terrestre métropolitaine [...].” Toujours dans le Grand Montréal, “[...] entre 2010 et 2016, deux établissements de golf ont ouvert alors que huit établissements fermaient leurs portes, pour laisser place, en tout ou en partie, à des projets de développement immobilier. En à peine 6 ans, ce sont 431 hectares de terrains de golf qui ont été fermés dans la région afin d’être reconvertis[...]”. (1)