Pygargue à tête Blanche
(Haliaeetus leucocephalus)
Lieux d’observation
Marais Miller, Secteur de l’ancien golf, Parc de la Rivière-des-Mille-Îles.
Description
Le Pygargue à tête blanche peut mesurer entre 75 et 100 cm de haut lorsqu’il est perché, et l’envergure de ses ailes peut atteindre plus de 2 m lorsqu’elles sont déployées. En vol, il peut atteindre la vitesse de 70 km/h. Le Pygargue à tête blanche possède une acuité visuelle 4 fois supérieure à celle des humains. La femelle est un peu plus grande que le mâle et son plumage est identique à ce dernier. La tête et la queue sont blanches et le corps est brun foncé. Le bec, les yeux et les pattes sont jaunes, tandis que les serres sont noires. Les juvéniles sont entièrement bruns et le demeurent pendant 3 à 6 ans. Ils commencent à se reproduire vers l’âge de 5 ans.
Habitat
Son habitat est l’Amérique du Nord et ses territoires privilégiés au Québec sont : l’Outaouais, l’île d’Anticosti et l’archipel de Mingan. À Rosemère, il a déjà été observé au Marais Miller et aussi en survol dans le secteur du site de l’ancien golf. D’autres observations ont été faites dans la région, le long de la Rivière des Mille-îles. Un grand nombre de pygargues vivant sous nos latitudes nordiques migrent chaque année pour aller passer l’hiver le long des côtes des océans Pacifique et Atlantique.
Reproduction
Au Québec, la période de reproduction des pygargues s’étend du mois d’avril au mois d’août et débute par une parade nuptiale spectaculaire, pendant laquelle mâle et femelle s’accrochent tous les deux par leurs serres, se laissant ensuite tournoyer et tomber dans le ciel, pour finir par se séparer juste avant de toucher le sol. Monogames, ils forment généralement des couples pour la vie et retournent au même site de nidification année après année, si rien ne vient les déranger.
Pour nicher, ils choisissent de grands arbres en forêts matures le long des grands cours d’eau ou sur des îles. C’est une espèce qui aime les espaces les plus sauvages, en retrait des activités humaines. La femelle pond un à trois œufs et partage la couvaison avec le mâle pendant une trentaine de jours. Les bébés sont nidifuges, c’est-à-dire que dès leur naissance, ils sont capables de se déplacer pratiquement comme des adultes, ce qui leur permet de quitter le nid très rapidement.
Alimentation
Si du poisson est disponible dans l’habitat du Pygargue, il sera à la base de son alimentation (jusqu’à 90 %). S’il se fait rare, il se nourrira d’oiseaux aquatiques et de petits mammifères. Il n’hésitera pas à manger ces animaux morts ou vivants.
Statut et menaces
Le Pygargue à tête blanche a beaucoup souffert des activités humaines au cours du XXe siècle. Des mesures de protection, dont celle bannissant l’usage du DDT au Canada (en 1989) ont eu pour effet de mettre un terme à son déclin et même d’accroître sa population. Il a tout de même été ajouté à la liste des espèces fauniques menacées ou vulnérables au Québec en septembre 2003. Car, bien que la population des pygargues au Québec soit en légère augmentation, elle demeure vulnérable. Les membres de l’espèce sont la plupart du temps en mauvaise santé. Les empoisonnements répétés au plomb seraient en cause, selon une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Science en 2022.
L’épandage de pesticides, la perte et la détérioration de son habitat naturel, le dérangement de son habitat de reproduction par les activités humaines, dont les parcs éoliens, ainsi que la chasse illégale représentent toujours pour lui des menaces bien réelles.