Monarque (Danaus plexippus)
Lieu d’observation
Secteur de l’ancien golf
Description
Le Monarque est l’un des plus grands papillons diurnes du Québec et il ne passe pas inaperçu avec ses couleurs vives qui servent, semble-t-il, de mise en garde aux prédateurs. Le mâle est un peu plus grand que la femelle et se distingue par une tache sur sa nervure centrale. Il possède un cycle de vie unique et peut être observé dans une grande partie de l’Amérique du Nord.
Reproduction
En juin, les premiers Monarques adultes arrivent dans nos régions. Les femelles cherchent de jeunes plants d’Asclépiade pour y pondre leurs œufs (généralement un seul œuf par plant). Après un maximum de 8 jours, une chenille éclot. Elle se nourrit des feuilles du plant d’asclépiade, malgré la sève toxique qu’elles contiennent, et devient elle-même toxique pour la plupart des prédateurs vertébrés. Comme elle grossit rapidement, elle doit passer par 5 mues successives. Il semble que seulement 10 % des chenilles se rendent à l’étape de la chrysalide qui précède la transformation en papillon.
En juillet, après que les Monarques issus de cette première génération de l’été ont complété un cycle de vie et se sont reproduits, une deuxième génération apparaît. C’est ce qui rend possible l’observation d’adultes, d’œufs, de chenilles et de chrysalides à la même période.
En août-septembre, les jeunes Monarques émergeant de leurs chrysalides reçoivent, grâce à la diminution des heures d’ensoleillement, le signal biologique de la grande migration. Afin d’économiser leur énergie pour leur long périple vers le sud, leurs organes reproducteurs ne se développent pas complètement.
Ils parcourent des milliers de km pour passer l’hiver principalement dans le centre du Mexique, au même lieu de repos, où ils forment des colonies de millions d’individus pendant la nuit. Les Monarques s’y regroupent sur de grands conifères (oyamels) pour une période pendant laquelle leurs activités métaboliques sont génétiquement programmées pour ralentir (diapose). Ils atteignent cette destination vers la fin d’octobre et repartent au mois de mars pour la migration vers le nord.
Longévité
3 à 5 semaines chez les adultes et jusqu’à 8 mois chez la génération migratrice
Habitat et alimentation
L’asclépiade, unique plante hôte du Monarque, pousse en milieu ouvert comme dans les champs, les prairies sèches et au bord des routes. À Rosemère, les données disponibles indiquent que de nombreux plants poussent naturellement dans le secteur du site de l’ancien golf…et là où se trouvent des plants d’asclépiade, il est susceptible d’y avoir des Monarques.
Statut
En juillet 2022, cet étonnant papillon migrateur a été ajouté à la liste des espèces en danger de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à cause de son déclin préoccupant en Amérique du Nord. Sa population aurait chuté de 90 % au cours des 20 dernières années. Le 13 mai dernier, le gouvernement fédéral a aussi annoncé vouloir ajouter le Monarque à la liste des espèces protégées par la Loi sur les espèces en péril (LEP) et le classer comme étant une espèce «en voie de disparition». Ce nouveau statut du Monarque aura pour objectif de préserver les habitats qui sont essentiels à sa survie. Plusieurs municipalités du Québec, dont Rosemère, sont devenues «Villes Amies des Monarques» depuis 2015, en réponse à une initiative de la Fondation David Suzuki et Espace pour la Vie.